J’entends très souvent à l’occasion de mes conférences des personnes me dire que la bienveillance est une théorie bien sympathique mais pas vraiment réelle. A chaque fois, j’explique que s’il existe bien des théories de la bienveillance, en fait, tout cela est très pragmatique. Personne ne décide du jour au lendemain, « tiens, je vais devenir bienveillant » et l’être sans rien changer dans son quotidien. Au-delà de ce qui doit être mis en place dans l’entreprise pour créer les conditions de cette bienveillance source de bien-être, cela suppose également des changements comportementaux individuels.Rien de dingue mais des choses basiques qui permettent de changer les relations entre les uns et les autres. J’en ai dénombré 6 :

1- L’écoute active

Il y a une grande, très grande différence entre écouter et entendre. Écouter, c’est le début de l’empathie. Même en cas de désaccord, prendre le temps d’essayer de comprendre le point de vue d’autrui est absolument fondamental, ne serait-ce que pour que votre interlocuteur/trice se sente valorisé(e). L’écoute active, ce n’est pas qu’avec la parole. Les réseaux sociaux sont également un lieu où il serait bon d’écouter avant d’émettre un jugement radical et définitif.

2- Ne jamais couper la parole

Je l’avoue, j’avais tendance à interrompre les gens. Pas par manque de respect mais plutôt que, souvent, j’avais le sentiment d’avoir compris ce que la personne voulait dire avant que sa phrase soit finie… à tort ou à raison, ce n’est pas la question. Couper la parole à quelqu’un, c’est lui nier le droit qu’il/elle a de s’exprimer selon ses propres besoins. Le principe de la communication c’est qu’entre l’émetteur et le récepteur, si les codes ne sont pas les mêmes… impossible de se comprendre.

3- Se nourrir du désaccord

Si l’autre n’est pas d’accord avec moi, ce n’est pas nécessairement un abruti ! Rien de mieux que de débattre avec quelqu’un avec qui nous ne sommes pas d’accord si tant est que le but de cette conversation n’est pas uniquement d’écraser l’autre en lui faisant comprendre à quel point son opinion est stupide. La vérité universelle n’existe pas. En entreprise, comme dans la vie, beaucoup de choses sont affaires de compromis. L’opinion opposée à la mienne m’intéresse à plusieurs égards :a- Faire évoluer mon point de vueb- Comprendre les raisons de nos différencesToute opinion est respectable. Dire « tu as tort » ou « ce que tu dis est débile » ne fera jamais avancer les choses.

4- Être ponctuel

Mon agenda n’est pas plus important que celui des personnes qui m’attendent pour commencer une réunion. Arriver en retard à une réunion est une forme de mépris trop courant en entreprise. Au-delà de cette question de respect, généralement, si l’on doit attendre quelqu’un pour commencer, personne ne bosse. Amusez-vous un jour à calculer le manque à gagner pour l’entreprise de chaque retard !

5- Se rappeler de ses leçons d’éducation

« dis merci », « dis bonjour », « mets ta main devant la bouche quand tu tousses » etc etc… toutes ces choses que nos parents nous ont rabâchées et que nous essayons de transmettre à nos enfants… étrange de constater qu’en entreprise, certain(e)s ont oublié les plus basiques règles du savoir vivre ensemble. Cet aspect est selon moi le niveau zéro de la bienveillance en entreprise, le point de départ incontournable avant d’aller plus loin !

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