Que ce soit après un congé maternité, un arrêt maladie long ou à la suite d’une mise en invalidité, quand sonne l’heure de revenir au travail, chacun doit s’y préparer. Lors d’un arrêt de travail, le salarié a souvent l’impression de ne plus faire partie de l’entreprise. Il est fondamental de lui rappeler que même pendant un arrêt, il continue de faire partie des effectifs de l’entreprise et que celle-ci reste attentive à son état de santé.

Pour réussir le retour au travail, il faut que sa préparation débute bien en amont. Tout au long de l’absence sur le poste de travail, un contact régulier simple, non imposé, permet de maintenir une relation de qualité entre le salarié et l’entreprise. Autant le salarié que l’employeur vont avoir un intérêt à privilégier un contact non intrusif et respectueux. Ce contact passe souvent par le service de santé au travail, notamment l’assistante sociale et le médecin du travail.

Quelques jours voire semaines avant la reprise, il est important de bien évaluer les capacités du salarié à pouvoir exercer son activité sur son ancien poste, ou sur un nouveau. Cette évaluation relève à la fois des ressources humaines et du médecin du travail. C’est d’ailleurs souvent difficile pour le salarié de reprendre le même poste après un épuisement professionnel, ne serait-ce qu’en raison du sentiment d’échec qui peut y être attaché. Les ressources humaines devront s’assurer de la vacance du poste occupé au préalable par le salarié, ou de la cohérence du nouveau poste proposé quand le poste n’existe plus.

Le rôle du médecin du travail est fondamental pour confirmer l’aptitude au poste de travail, pour fixer des limites aux tâches et adapter le poste au mieux après un arrêt maladie. Idéalement, la reprise se fait une fois que toutes les dispositions nécessaires au respect de ces limites ont été mises en place.

Bien souvent, après un arrêt maladie long, le salarié reprend en temps partiel pour motif thérapeutique. Ce temps est bénéfique tant au salarié qu’à l’entreprise. Pour le salarié c’est la possibilité de reprendre en douceur, de limiter l’état de fatigue et de poursuivre des soins en parallèle. Pour l’entreprise cela permet de s’assurer que le salarié est bien à son poste, de mettre en place des ajustements si besoin comme de programmer des formations complémentaires ou des remises à niveau.

Le manager aura lui la responsabilité de mettre en œuvre un retour qui tienne à la fois compte des limitations du salarié, et de la nécessité de l’entreprise de poursuivre sa productivité. Il est important que le manager puisse, dès le retour du salarié, établir avec lui l’organisation de son travail, déterminer conjointement les limites et se rendre disponible pour des adaptations si nécessaire. La relation bienveillante favorise une reprise de qualité et limite dans le temps le risque de rechute.

Si l’arrêt de travail fait suite à des motifs professionnels, il sera particulièrement important d’avoir repéré au retour du salarié les éléments qui ont pu favoriser la décompensation psychologique. Il convient de rechercher des facteurs de risques psychosociaux et la façon dont ils ont été gérés, les facteurs de protection qui n’ont pas été suffisamment mis en place.

Les relations avec les collègues doivent être des facteurs de protection par le soutien social que cela peut apporter. Il est possible que le salarié se sente coupable de son arrêt et de la charge qui a été reportée sur les autres. Il conviendra de favoriser des relations bienveillantes et chaleureuses, tout en respectant le choix du salarié de ne pas vouloir s’étendre sur les raisons de son arrêt. N’oublions pas que chacun de nous peut tomber malade quelle qu’en soit la cause.

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